Carnet de route

Le Säntis : randonnée de quatre jours dans les préalpes Appenzelloises
Le 21/08/2024 par GUILLAUD-VALLEE Patrick
Proposée et organisée par Emmanuel, notre président, nous étions huit à nous retrouver pour cette randonnée en boucle du 15 au 18 août dans les préalpes Appenzelloises, massif situé à l’est de Zurich.
Nous nous retrouvons le 1er jour à Wildhaus autour d’un café préparé par Emmanuel avec son camion auberge. Nous voyons défiler un ensemble de vaches et chèvres allant dans l’alpage, menées par des bergers de tous âges en tenue traditionnelle. Les vaches de tête ont des cloches d’une taille énorme autour du cou. Nous entamons la montée vers notre destination du soir, le col de Rotsteinpass. Il fait beau et chaud. Après le piquenique, nous faisons un court arrêt au niveau d’une auberge élevant chèvres, cochons et des poules de différentes sortes, dont certaines à la tête hirsute, toute ébouriffée. Après 1100 mètres de dénivelé nous arrivons au refuge. Nous déposons les sacs et repartons pour un sommet 300m plus haut par un chemin assez aérien, avec parfois des câbles disposés le long de la paroi pour se retenir. La fin de l’ascension est un parcours non équipé avec un passage en arête un peu trop engagé pour moi. Mais quatre d’entre nous iront jusqu’au sommet.
Le soir, un groupe de bouquetins vient se rapprocher du refuge. Lors du diner, c’est le drame. Pas de dessert compris dans le menu. Trois d’entre nous commandent alors en supplément un apfelstrüdel qu’ils trouvent excellent, avant d’en découvrir le prix, exorbitant. Nous ne parlerons plus dessert de toute la randonnée.
Le lendemain, c’est le départ pour le Säntis, par un chemin de crêtes très aérien offrant, quand les nuages se dissipent, une belle vue vertigineuse sur la vallée. Le Säntis est le point culminant du massif, à 2500m d’altitude. Il est surmonté d’un émetteur radiofréquences très caractéristique de 120m de haut en forme de fusée. C’est aussi une station météo et un observatoire de la foudre. En effet sa situation exposée est le lieu de conditions météorologiques extrêmes que l’on ne trouve d’habitude qu’en haute montagne. Il y a aussi toute une zone d’exposition très intéressante sur l’évolution du climat et des glaciers de la région, du début de la dernière ère glaciaire il y a 120 000 ans à nos jours.
Pour poursuivre notre route, il faut passer par une porte dérobée menant à un escalier puis un passage souterrain. Un nouveau chemin de crêtes tout aussi aérien nous attend.
Nous déjeunons proche d’un groupe de bouquetins brouteurs d’herbe qui se laissent approcher jusqu’à cinq mètres avant d’émettre un petit sifflement strident pour faire comprendre qu’il ne faut pas exagérer.
Un peu plus loin, nous tombons sur quelques marmottes prenant le soleil sur leur rocher et se laissant approcher à 10 mètres avant de sonner le signal de la retraite. Je n’en avais jamais vu d’aussi près ! Mais la route est encore longue, et aérienne jusqu’à notre hébergement du soir, le refuge Schäfler. Il n’y a pas de douche, mais des lavabos avec de l’eau chaude à volonté. C’est incroyable, du jamais vu dans un refuge. Je découvre aussi les röstis Suisses, c’est la première fois que j’en mangeais.
Le surlendemain, nous descendons jusqu’à un lac. Nous sommes dans les nuages. En chemin, nous croisons des tas d’animaux. Des lapins avec des poules dans un enclos. Une vache sur le chemin qui ne veut pas bouger, puis un cheval. Nous traversons ensuite une grotte dans laquelle habitait un ours mesurant deux mètres de haut sur ses quatre pattes. Puis nous arrivons à une auberge très typique lovée dans un creux contre la falaise. Malheureusement, les nuages nous cachent la vue sur la vallée, et il commence à pleuvoir faiblement. Arrivés au lac, c’est le piquenique, la baignade pour deux d’entre nous, ou juste le bain de pied pour d’autres. Mais il ne faut pas trainer, 800 mètres de dénivelé positif nous attendent, dont une petite variante un peu raide, avant de redescendre vers notre dernier hébergement.
Cette fois-ci, le repas et la nuit sont dans deux lieux à dix minutes l’un de l’autre. Au pied de l’auberge, il y a un petit lac dans lequel nous nous baignons, rapidement pour moi, l’eau n’étant pas si chaude. Dans la salle à manger règne une joyeuse ambiance, des groupes de randonneurs Suisses poussant la chansonnette. Pour passer la nuit, nous avions une petite maisonnée rustique à deux pas d’une ferme. Les veaux et les chèvres se laissent caresser gentiment.
C’est le dernier jour. Là il pleut et il pleut bien. Nous prenons le petit-déjeuner à la ferme goutant leur fromage et leur lait. Il faut s’équiper. Nous avons 600 m de dénivelé positif puis 1200 m de descente. Le sol est très glissant, ruisselant. On ne sait pas où poser le pied, enfin surtout moi. Christophe souffre des genoux, mais la pensée et l’odeur du camembert ultra fait qu’il transporte depuis le début le réconforte et l’aide à avancer.
Après quatre heures de marche, nous arrivons aux voitures. Nous trouvons un endroit abrité. Emmanuel nous prépare soupe et café avec son camion auberge. C’est bien agréable.
Voilà en quelques mots le résumé de ces quatre jours bien sympathiques. Un grand merci à l’organisateur, Emmanuel, ainsi qu’à tous les participants Anne-Laure, Anne-Claire, Virginie, Gaëlle, Patrice, Christophe pour la bonne ambiance et la bonne humeur qu’ils ont sût instaurer au sein du groupe.
Cela donne envie de repartir… Patrick