Carnet de route

Randonnée pédestre au Vieil Armand (68)

Le 23/10/2022 par Yvan Goepfert

C’était le 9 octobre, l’un de ces dimanches du début de l’automne où le soleil illuminait les ballons des Vosges sans que la nature arbore encore franchement ses couleurs de saison.

Six marcheurs se sont lancés avec une confiance aveugle dans les pas de Fred depuis le col Amic (828 m), première rampe au pied du fameux Grand Ballon en jolie toile de fond. Premier arrêt au château Freundstein, un petit vestige du XIIIe siècle au-dessus d’un rocher qui autorisait un premier point de vue sympa. Le président Manu accompagné de Cathy, Rébecca, Joëlle, Alain et Yvan pouvaient alors s’autoriser une première photo de groupe aux côtés de leur guide préféré.

Six kilomètres plus loin, la petite troupe arrivait à la grande nécropole nationale du Vieil-Armand (956m). Là, au Hartmannwillerkopf, on mesure facilement le poids de la Grande Guerre, le désastre humain. Un ossuaire de 12000 corps de soldats français inconnus, 1200 tombes et six fosses comprenant en tout plus de 300 corps de jeunes hommes morts au combat, inconnus eux aussi, rappellent l’un des plus grands carnages de la Guerre de 14-18 sur le sol français.

Et puis, la « rando » s’est poursuivie dans les entrailles du « HWK », au gré des kilomètres de tranchées, de restes de barbelés, et des dizaines de fortins où vivaient… ou mourraient des dizaines de milliers de soldats. Cela s’est passé entre janvier 1915 et janvier 1916 et on comprend pourquoi la montagne du Hartmannswillerkopf a aussi été appelée « la mangeuse d’hommes ». Entre 30000 et 60000 soldats sont morts. Pour rien. Puisque si les Français ont fait reculer les Allemands progressivement pendant près d’un an, et de quelques kilomètres, un affolant bombardement de l’ennemi a finalement réduit à néant l’avancée en quelques jours.

Le but étant de découvrir, mais aussi et principalement de s’offrir une rando « sympa », les sept marcheurs ont apprécié les jolis points de vue sur la plaine d’Alsace ou sur les sommets vosgiens. Hélas, la brume à l’horizon cachait les grandes montagnes blanches des Alpes et de l’Oberland bernois en particulier. Mais il faisait tellement bon que le casse-croûte au soleil a pu se faire… en tee-shirt pour Manu.

Redescendue ensuite au fond d’une petite vallée à 500 m d’altitude, l’équipe a opéré une belle remontée, assez sportive pour aller tutoyer les 1000 m. Entre les deux points et alors qu’un arrêt s’effectuait devant un bunker, Alain a eu droit à une petite frayeur. Un gros chamois, vraiment gros, surpris et apeuré, a effectué un joli saut pour passer à tout juste deux mètres du nez de notre randonneur. La petite frayeur s’est vite transformée en sourire.

Toujours sous le soleil, et le long de sentiers souvent parfaitement entretenus et parfois un peu rock’n’roll, au bout du compte presque 20 bornes et 1000 m de dénivelé ont été avalés pour boucler la boucle, en un peu plus de 7 heures, nombreux arrêts compris. Et au bout du compte, c’était donc… super ! Parole de (presque) débutant.

Yvan