Carnet de route

Ascension de la Dent de Broc (1828m) et de la Dent de Brenleire (2353m) :
Le 05/07/2023 par Fonquernie Anne Claire
Et nous voilà 3 mousquetaires (Claudie, Thomas et Anne-Claire) partis pour un week-end de randonnée alpine organisé par Christine, notre chef d’équipe.
Partis tôt ce samedi matin de Belfort, notre ascension commence dans le village de Broc à 9h30, sous un beau soleil de juin. La montée est fraîche et agréable sous le couvert des arbres. Thomas et Claudie ont belle allure. Christine monte en rythme tout en douceur et en papotant avec les uns et les autres. Quant à moi, je suis à la traîne, le souffle court...l’excuse d’un récent rhume peut-être !
Nous arrivons dans les alpages où les vaches suisses paissent tranquillement. Nous continuons à monter sous la face Nord de la Dent, de plus en plus impressionnante et un passage entre les rochers nous permet de passer de l’autre côté. Il nous faut maintenant longer la falaise jusqu’à son extrémité est. Le rocher est superbe et nous apercevons de temps en temps des points d’escalade. Nous voilà sous le sommet…encore quelques mètres très escarpés dans les rochers et nous y sommes. Il est midi. Le paysage est splendide : au nord, vue sur la vallée de Gruyère et le lac, au sud, la chaîne des Alpes se déroule sous nos yeux émerveillés, du Mont Blanc au Alpes Bernoises…Après un déjeuner sur l’herbe au sommet, nous redescendons par un autre versant bien raide, qui nous fait traverser des alpages aux fleurs merveilleusement belles. Nous nous arrêtons nous reposer à l’ombre d’un bel arbre, admirant la très belle cité médiévale de Gruyère dominée par son château fort. Nous repartons et traversons un pont couvert surnommé par les Suisses, « le Pont qui Branle ». En effet la 1ère version, construite en 1450, était fait de cordages et de planches. Le pont actuel est un peu plus récent ( 1692) et bien plus solide. Nous sommes désormais au fond de la vallée que nous devons remonter pour rentrer sur Broc et retrouver notre voiture. Il est 17h00. Il est temps de poser les tentes au camping « Les Sapins », à quelques kilomètres de là.
Christine, a tout prévu : le camping est calme et agréable, où nous avons une vue imprenable sur la Dent de Broc. Le repas est copieux et bien évidemment arrosé d’une bonne bière corse ! A 21h, extinction des feux : la journée fut longue et celle du lendemain le promet aussi !
Cette 2nde ascension, la dent de Brenleire, s’annonce plus ardue, plus technique, plus pentue. Christine nous prépare psychologiquement à une ascension dans les rochers avec quelques parties d’escalade (T4) et surtout une descente dangereuse où il faudra faire preuve de la plus grande vigilance (T5).
Après 25 minutes de voiture, nous nous arrêtons au Parking des Planeys (1300m) et commençons l’ascension. Le sentier serpente dans la forêt puis traverse les alpages d’Heidi. Les fleurs sont toutes plus belles les unes que les autres : renoncules, lys martagon, pensées, arnica, chardons…Les vaches doivent se régaler. Le sentier est de moins en moins marqué et de plus en plus raide. Claudie et Thomas sont toujours en tête et moi derrière…Christine a le souci de nous tous…tantôt devant, tantôt derrière…un vrai chien de berger surveillant son troupeau !
Cette fois nous sommes sous la dent et nous nous demandons bien par où passer…le topo nous dit « au droit »…alors c’est parti ! La pente est raide et les fleurs de plus en plus petites, les rochers de plus en plus nombreux. Nous devons ranger nos bâtons et nos mains nous sont de plus en plus utiles. Cette fois ça y est nous sommes dans la falaise, sur la Dent ! Christine veille sur nous et nous conseille mais comme nous pratiquons tous les 4 l’escalade, cette dernière partie de l’ascension ne nous pose aucun problème ! Et soudain c’est le sommet de la Dent bien pointue. Il est 12h10 ! Quel timing !
Nous prenons le temps d’admirer le paysage…grandiose : les « Gastlosen nous narguent avec leurs petites dents bien effilées. Christine se renseigne auprès de randonneurs locaux sur d’autres ascensions possibles…Elle se projette déjà vers d’autres aventures. Un couple de vautours fauves nous tourne autour et jouent avec le vent. Nous leur envions cette liberté de mouvement et cette aisance à se mouvoir…Car la descente s’annonce ..tendue et dangereuse. Un sentier très raide longe la falaise à droite et une pente herbeuse bien pentue à gauche…45 minutes de descente égayées par quelques édelweiss que nous admirons à peine. Nous regardons tellement nos pieds et serrons tellement nos bâtons que nous n’apercevons même pas les bouquetins qui nous observent du coin de l’œil…
Ouf nous retrouvons enfin les alpages et leurs pentes plus douces. Encore 1h30 de descente et nous voilà à la voiture. Christine nous ayant promis un bain de pied dans le torrent…nous voilà tous les 4 les pieds dans l’eau bien fraîche de la vallée, très heureux de cette belle ascension alpine. Christine est fière de nous et soulagée aussi que tout se soit bien passé pour sa 1ère randonnée alpine en tant qu’unique encadrante ! Bravo à tous!
Il est 16h00 et nous quittons cette très jolie vallée helvétique en étant à la recherche d’une fromagerie locale : nous devons ramener gruyère et crème à Claude mais impossible d’en trouver une d’ouverte. Déçus et fatigués nous repartons vers la France mais très contents de ce périple montagnard. L’espace d’un week-end nous avons oublié ménage, cuisine et travail pour nous immerger complètement dans la nature et le silence des hautes montagnes…un grand moment de plaisir partagé...à refaire bien évidemment !