Carnet de route

Raid dans les Cerces

Le 08/03/2025 par Alain

8 jours de raid dans les Cerces racontés par différents protagonistes !

SAMEDI 1er MARS

Premier raid en randonnée ski. Réveil 3h comme un Alpinisme ! J'ai une constante qui dit que plus je me lève tôt, plus grandiose la journée/weekend/semaine sera ! A vérifier ! Douche au radar, un rapide grignotage et hop dans la voiture Léonie m'a indiqué où la récupérer. Je m'y gare à peine le temps de m'arrêter que quelqu'un arrive avec des skis. Dans la pénombre à peine vu son visage... bah ! ça doit être Léonie ! A 3h45 peu de personnes se baladent à Montbéliard avec une paire de ski ?!!

2 virages plus loin.

-  Es-tu le frère d'Alexis ?

Oui définitivement c'est bien une personne du CAF de Montbéliard et qui grimpe !

Arrivé pour le rendez-vous de Fred transfert des affaires. Hop ! Arrêt suivant on récupère Joce. De manière surprenante Fred à envie de papoter :p !  Du coup en bon copilote je fais la discussion à notre chauffeur et je ne rajouterais pas quelques heures de sommeil au compteur. Arrivés à destination. On retrouve Alain à la recherche de carte IGN. Sa carte a été kidnappée dans d'étranges circonstances ! Hélas aucun magasin ne vend de carte... Ça se fait rare !

Note : prévoir des cartes IGN de secours.

On est dans les temps malgré la distance. Les autres membres du groupe arrivent petit à petit et même les plus proches sont pile à l'heure. L’aventure va pouvoir commencer !

Ce n'est pas coutume en ski de randonnée mais on commence par prendre des remontées mécaniques. Une descente sur piste bleue qui sera la descente la plus compliquée de la journée ! Et peut-être même du séjour ! Gros brouillard, peu de points de repère visuel... Ça donne vite la nausée. (Et je crois que notre Manu va en souffrir une bonne partie de la journée)

Alain trouve le virage où l'on va pouvoir commencer le hors-piste. Pas mécontent de mettre enfin les peaux ! Une Jolie grimpette commence ! On arrive à un beau rocher : les plus courageux grimpent dessus et s'isolent ainsi de la neige le temps d'une courte pause repas. Belle ambiance ! J'ai envie d’immortaliser :  l'appareil photo me rétorque carte SD manquante... Et vu le lieu ça va être difficile d'en trouver...

Note : prévoir carte SD de secours.

Il paraît que Manu a oublié sa carte bancaire gratte-peau à débotter...

Note :  définitivement prévoir toutes les formes de cartes en secours !!!

On poursuit notre ascension on arrive proche du sommet ou des conditions venteuses de brouillard et de froid rappellent des expéditions en terre polaire ! C'est rude mais qu'est-ce que ça rend vivant !! Finale à pied, Jolie petit sommet hélas pas de vue ! Le vent fouette, les vestes claquent, Quelle ambiance ! On ne s'y attarde pas trop vu les conditions. Il s'ensuit une descente sur une petite arête ! Maintenant la partie rigolote : la descente à ski ! On longe cette jolie crête maintenant en neige... qu'il va falloir quitter pour redescendre dans la vallée. Le vent se calme mais le brouillard se refait de plus en plus épais. Beau couloir enfin pour ce que l'on en voit, petite descente, hop un autre petit couloir. On longe une falaise qui donne envie d'être grimpée (il paraît que je traine trop avec des grimpeurs) passage sur une rivière gelée. Alain arrive toujours à trouver un passage pour descendre en sécurité malgré les conditions de visibilité très compliquées ! Enfin le brouillard libère un beau passage avec une bonne visibilité, une bonne neige ! Il n'en faut pas plus pour que les plus mordus de ski se fassent plaisir !

Quelle idée ? C'était plus marrant le sommet ? Non ?

Et voilà la dernière montée de la journée vers le refuge du Mont Thabor peut commencer. Elle va se mériter en cette fin de longue journée ! Alain, comme à son habitude, met en place le rythme "pas du guide" lent, régulier et efficace : la montée commence... Le vent se relève ! Le brouillard commence à faire son retour mais heureusement la douceur du refuge va interrompre ces conditions pour nous permettre de nous reposer et garder de bons souvenirs de cette première journée ! Certes rude mais quelle ambiance de montagne !!

Florent

DIMANCHE 2 MARS

Nuit au refuge du Thabor, les 12 dans un petit dortoir... La température est vite montée. A 8h on chausse nos skis dans le froid, le brouillard et 10 cm de poudreuse.

Alain et Fred, aspirants encadrants, nous mènent par le col de la vallée Étroite sur la trace du Mont Thabor. Au bout d'une heure on monte le long d'une moraine et le groupe s'engage dans une série de conversions difficiles dans une forte pente et neige poudreuse. A 2900m, on sort des nuages et les sommets apparaissent au soleil. Il fait de plus en plus chaud et l'on aperçoit la chapelle près du sommet. Les derniers hectomètres sont difficiles, les 3178m du Mont Thabor se méritent. Enfin Notre Dame des 7 douleurs, sa croix et le sommet 10m plus haut. La vue est magnifique, Alain nous récite les sommets, mont Viso, les Écrins, les Aiguilles d'Arves, Mont Blanc sur 360 degrés il connaît tout !

Le vent froid souffle fort, on prend les photos et nous descendons nous mettre à l'abri de la bâtisse du XV siècle, maintenant sur la commune de Névache, mais qui fut Italienne et reste très attachée aux cœurs des Piémontais. Le Pergélisol dégèle avec le réchauffement, les fondations et les murs sont fragilisés. Après le repas, nous contemplons les bancs de brouillard qui passent les cols et s'évaporent au soleil. Mais on vient pour skier, neige encore fraîche, peu de traces et grande descente. En perdant de l’altitude, on perd en qualité de neige mais le paysage est agréable. A l'approche du refuge des Drayėres, les ruisseaux ont creusé la neige et il faut passer sur des ponts de neige. Belle journée avec 16,7 km de ski, 1045m D+ et 1370m D-

Jean-Michel

LUNDI 3 MARS

1040m D+, tempête de ciel bleu, vent faible. Seule journée en étoile du raid depuis le refuge des Drayères/ sacs allégés : YES !!!

Nous partons avec les couteaux pour la 1ere traversée. Belle montée pour Roche Château. Plusieurs formules « relax » possibles (300 ; 450 D+) ont eu raison de 4 Lolitas qui ont soigné leur bronzage sur les chaises longues des Drayères. Demain sera une grosse journée du raid.

Panorama à couper le souffle au sommet, le vent faible nous permet d’y pique-niquer. Neige globalement bien transformée, quelques passages « casse boite » de neige croûtée. Merci à mon brise-glace prénommé Florent qui me permet de skier facilement !

A la remontée au col de la Plagnette, la magnifique pyramide de Roche Noire, dont nous effectuons le tour, contraste avec le disque solaire également face à nous.

Exercices de recherche de DVA (allumés). La récupération du matériel pour l’épreuve « bobsleigh-glisse sur neige » permet de faire des Steps à nos deux compagnons. Traversée au-dessus du lac puis descente ludique avec de nombreux passages « boardercross ».

Merci Alain !

Joce

MARD 4 MARS

Aujourd’hui , l’étape sera longue , on va rejoindre le refuge du Clos des Vaches avec, peut-être, le sommet du grand Galibier à 3228m. Nous quittons le refuge vers 8h, la journée s’annonce belle, ciel bleu, pas un nuage.

Nous débutons dans un petit canyon, c’est très joli ! Le soleil commence à nous réchauffer, la montée au col des Cerces s’accompagne d‘un petit refrain, c’est l’anniversaire de Florent ! Joce , Manu, Jean-Michel ne sont pas à court d’inspiration pour trouver des mots qui riment avec anniversaire ( hélicoptères , coléoptères …). Le paysage est grandiose :  d’un côté la Pointe des Cerces, de l’autre les Aiguilles d Arves, , La montée avec les couteaux me semble débonnaire, pas de stress ! Après une descente un peu raide, nous pique niquons avant le col de la Ponsonnière, avec face à nous, les arêtes de la Bruyère et l’Aiguillette du Lauzet, avant d’attaquer la crête de la Ponsonnière.

Le timing ne nous permettra pas d’atteindre le sommet, seuls les plus courageux et rapides monteront jusqu’ au collet du Grand Galibier. La descente demande de rester prudents et attentifs, petite chute de Florent avec douleur à la cheville. Puis nous apercevons ce beau refuge, flambant neuf, super bien situé avec une vue panoramique sur la Barre des Ecrins et la Meije.

L’accueil est top, bonne ambiance au repas, et c’est reparti dans le délire « c’est son anniversaire », et on apprécie le super dessert, un bavarois avec des myrtilles hum !! Encore une belle journée !!!

Claudie

MERCREDI 5 MARS

La nuit fut majoritairement bonne dans les chambrées douillettes de ce nouveau refuge, ouvert il y a 2 mois. Et encore un grand ciel bleu ce matin ! La petite routine du matin bien rodée, au revoir à nos sympathiques gardiens, et hop sur les skis pour de nouvelles aventures.  Car aujourd'hui, entre appréhension & excitation, nous devons franchir le col des Béraudes : 2770m qui est très pentu à la fin : tout le monde doit chausser les crampons, et mettre les skis sur le sac à dos pour franchir les derniers mètres.  Le plus dur c'est finalement de se préparer à 12 dans une pente déjà conséquente, sans rien laisser filer.  Puis la montée se fait tranquillement dans des marches de neiges déjà formées. 

Au sommet : petite plateforme pour rechausser les skis un par un. Et voilà, un petit intermède d'alpinisme que tout le monde à bien su gérer grâce aux consignes d'Alain. 

Au passage, Eslain, un ami de Léonie, nous rattrape et nous retrouve pour la deuxième partie de la journée.

De belles pentes de neige agréables à skier (sauf pour le pauvre Florent qui souffre de la cheville, suite sa chute de la veille), après la pose pique-nique qui s'imposait.  Puis, sur insistance de nos deux encadrants, nous sommes "conviés" à un nouvel exercice de recherche de DVA, skis aux pieds, devant le refuge Laval. Chacun essaye de faire au mieux, le chrono nous motivant bien.  L’anecdote du jour fut un DVA enfoui sans avoir été activé en mode émission, il aura valu un certain nombre de coup de sondes, n'est-ce pas Claire ? 

Personne n'a opté pour le sauna. Une douche plus ou moins chaude, des jeux et un repas convivial, comme d'hab.  Clap de fin sur cette sixièùe et belle journée. 

Christine

JEUDI 6 MARS

Nous sommes partis du refuge Laval vers 8h en commençant, avec les couteaux, par une montée un peu difficile dans la forêt puisque la neige était dure et que le faible enneigement rendait parfois le passage compliqué. Au bout d’une heure et environ 250m de dénivelé parcouru, nous sommes sortis de la forêt et nous avons enlevé les couteaux, nous avons ensuite continué de monter pendant une heure jusqu’à ce que les 3 personnes du groupe qui avaient décidés préalablement de faire une journée de pause et d’aller directement au refuge Ricou nous quittent pour descendre. Nous sommes ensuite montés malgré le vent jusqu’au col de la Tempête à 2870m, où nous avons dépeauté pour redescendre 30m. En bas le vent était encore plus fort mais nous avons réussi à repeauter et à monter jusqu’en dessous du sommet Le rocher de la grande Tempête. Là-bas le vent soufflait beaucoup moins et nous avons donc pu monter, sans les skis, jusqu’au sommet, à 3002m. Nous avons mangé et repeauté là où nous avions laissé les skis et nous sommes redescendus (en mettant les skis sur le sac pour remonter les 30m en dessous du col de la Tempête) jusqu’au refuge Ricou. Nous en avons conclu là-bas que le col et le sommet portaient bien leurs noms ;) .

Claire et Bastien

VENDREDI 7 MARS

Au matin, nous avons quitté le refuge Ricou qui est à recommander pour sa nourriture, mais vraiment pas pour son accueil « particulier » (sauf si on aime l'ambiance nocturne plus proche d'un … bar bruyant que d'un refuge -où l'on attend du calme au plus tard à 22 heures et pas à 23 h passées ...). L’attitude de la gardienne, sourde aux demandes de calme, était particulièrement désopilante, en total contraste avec tous les autres refuges, très accueillants, chaleureux et respectueux du sommeil de chacun !

La journée de ski de randonnée a bien démarré en revanche avec un beau temps matinal et une montée dans une neige un peu moins verglacée jusqu'au col du Grand Cros. Couteaux cependant pour tous : Manu les a mis pour la première fois, conformément aux instructions du groupe. Le temps s’est en revanche dégradé : nous avons donc renoncé au sommet Pic du Lac Blanc compte tenu des conditions météorologiques moins favorables. Pour compenser, 4 participants ont eu l’occasion de faire la descente du col du Grand Cros une deuxième fois pour profiter de ce beau coin et de la neige poudreuse.

Le repas s’est fait au pied d'un rocher bienvenu pour s'abriter un peu du vent très froid puis nous avons démarré une remontée tranquille au col du Vallon. Comme espéré par Alain, nous avons eu droit à une magnifique descente dans la Vallée Etroite avec de bonnes conditions de neige inattendues. L’ambiance « border cross dans les sapins » a été au rendez-vous pour le plus grand bonheur de tous ! Nous sommes ensuite arrivés dans le refuge « I Re Magi »   tenu par des italiens dans la commune de Névache. Le grand confort et le peu de monde ont été bien appréciables en cette fin de séjour, sans oublier le repas à la mode italienne, bien copieux et savoureux !

Claire et Bastien

SAMEDI 8 MARS

Il y a une semaine c'était déjà la veille du dernier jour des vacances. Nous mangions une succulente polenta au refuge des Re Magi. Un dernier jour de raid, sous les rayons du soleil, doux sursis accordé, retardant les perturbations annoncées. Une paisible ascension jusqu'au col avant de redescendre sur Valfréjus. Personne n'exprime une volonté d'aller plus haut. L'après-midi a débuté, nous déjeunons au pied d'un chalet. Les derniers virages sont mouillés. Brusque retour au point de commencement. Réexpédition dans la réalité, loin des sommets et des vallées écartées.

Léonie